BAC : OPTION LANGUE DES SIGNES
Cette année encore, 2 000 candidats au baccalauréat passeront l'épreuve de langue des signes française (Lsf). Une option facultative qui permet de gagner des points précieux et qui a aussi d'autres atouts.

Elle fait partie des nombreuses options du bac, où seuls les points au-dessus de 10/20 sont comptabilisés et augmentent, par conséquent, la moyenne générale de l’élève. Chaque année, environ 2 000 élèves de terminale choisissent l’épreuve de langue des signes française (Lsf). Un chiffre en constante augmentation depuis l'ouverture de cette filière au bac général en 2008, puis technologique en 2009. Attention, cette épreuve bonus n'est pas proposée dans tous les lycées, mieux vaut donc se renseigner avant de choisir son établissement.
A partir de la rentrée 2019, avec la réforme du lycée, choisir l'option langue des signes impliquera d’ajouter à son emploi du temps non plus deux mais trois heures de cours par semaine, de la seconde à la terminale. De plus, l’évaluation se fera désormais en contrôle continu et plus seulement lors de l'épreuve finale.
Le code de l'éducation rappelle que « la langue des signes française est reconnue comme une langue à part entière », mais Jean-Louis Brugeille, inspecteur d’académie et chargé de mission nationale Lsf, rappelle une différence majeure : « Contrairement aux professeurs d'anglais, ou d'autres langues parlées, avec qui il est possible d'échanger en français, les enseignants de Lsf sont tous sourds et muets. Les élèves n'ont donc pas d'autre choix que de signer pour communiquer. Ils sont directement dans le bain. »
On se rapproche du théâtre
Alphabet, mots, phrases, situations, histoires drôles... lorsqu'ils passeront le bac, les élèves devront maîtriser le niveau A2, ce qui équivaut à savoir comprendre et communiquer suffisamment pour faire connaissance avec des étrangers, et réaliser des formalités simples comme réserver un hôtel ou commander au restaurant.
L'option Lsf attire majoritairement des élèves qui souhaitent s'orienter vers les métiers de la sphère médico-sociale, ou qui ont des parents ou amis sourds et muets. « Plus que l'apprentissage d'un nouveau langage, les cours permettent également aux lycéens de vaincre une certaine timidité, ajoute Jean-Louis Brugeille. C'est un langage qui passe par le corps et les expressions du visage. On se rapproche du théâtre. »
Idéal pour gagner confiance en soi donc, mais pas seulement : « En apprenant une nouvelle manière de s’exprimer et de comprendre l’autre, les élèves acquièrent un autre regard, promet l'inspecteur d’académie. Ils gagnent en ouverture d'esprit. » Alors, on signe où ?