On connaît maintenant assez bien la palette des troubles des apprentissages.
Mais quid des maladies invalidantes ? Celles pour lesquelles il peut y avoir une reconnaissance Mdph, l'épilepsie est d'ailleurs la première de ces pathologies citées. Mais pour l'école, elles ne font l'objet que d'un Plan d'Accompagnement Individualisé...
Que fait-on du retentissement sur la scolarité ? Car en effet, cette pathologie, notamment, a des retentissements catastrophiques sur les apprentissages !
L’ÉPILEPSIE est une pathologie neurologique qui se définit par la répétition de crises épileptiques de survenue non provoquée. Elle ne correspond pas seulement à une répétition de crises mais représente une intrication de problèmes neurologiques, cognitifs et comportementaux.
Chez l’enfant, l’épilepsie est susceptible de modifier son développement dans sa globalité, et en particulier sur le plan des apprentissages scolaires, parfois de façon définitive dans les formes les plus sévères.
L’épilepsie est aujourd’hui reconnue comme un facteur de risque d’échec scolaire indéniable.
Il existe un lien très étroit entre épilepsie et maturation cérébrale. En effet, la période de maturation cérébrale est une période pendant laquelle le cerveau est plus fragile, plus sensible aux « agressions » comme la survenue d’une épilepsie, par exemple. L’enfance est aussi la période clef pour les apprentissages ; c’est la raison pour laquelle une épilepsie débutant dans l’enfance peut retentir directement sur les capacités d’apprentissage et sur le développement psycho-affectif.
Les conséquences de l’épilepsie sur les fonctions cognitives et le développement psychoaffectif : Alors que certaines crises sont brèves, isolées, suivies d’une récupération complète rapide, d’autres sont plus longues ou/et plus fréquentes, perturbant alors les rythmes de l’enfant. Cela peut être le cas durant des mois, voire des années : de la découverte de la pathologie, pendant l’épreuve thérapeutique jusqu’au traitement satisfaisant. En effet, certains médicaments peuvent altérer la vigilance, les capacités d’attention, de concentration, provoquer des troubles de l’humeur ou du comportement.
De plus, la répétition des crises en classe est évidemment la cause d’un malaise, d’une perte de confiance en soi et de la détérioration de sa propre image. Les plaintes les plus fréquentes concernant les enfants avec épilepsie en difficulté scolaire, sont la lenteur, le manque d’attention, les difficultés de concentration, de mémoire, de compréhension et une certaine maladresse motrice.
Les troubles du comportement sont un symptôme prédominant par rapport aux crises et sont directement en rapport avec le dysfonctionnement neurologique. Ils peuvent être notamment : un comportement familier, des accès de colère incontrôlée, une impulsivité, une instabilité.
L’examen neuropsychologique a pour objectif d’évaluer les compétences et les insuffisances sur le plan cognitif, pour essayer d’expliquer au mieux les troubles d’apprentissage et du comportement observés. Il permet de faire le lien entre le trouble d’apprentissage observé, l’altération de telle ou telles fonction(s) cognitive(s) et le type d’épilepsie.
Il est fondamental qu’il y ait un lien étroit entre la famille, l’équipe pédagogique et les rééducateurs : orthophoniste, neuropsychologues et thérapeutes… L’un des moyens est de mettre en place à l’école un projet personnalisé de scolarisation (PPS) ou un plan d'accompagnement personnalisé (PAP),et permettre des rencontres régulières entre les différents intervenants, l'équipe éducative et les parents.
Contribuer à éviter l’échec scolaire , ce que connaît un trop grand nombre d’enfants atteints d’épilepsie, par la mise en place d’aménagements via un PPE ou PAP est nécessaire. La majorité des adaptations possibles sont détaillées dans les rapport du ministère de l’Éducation Nationale, en accord avec la loi de février 2005. Il faut accorder des aménagements.
Outre un suivi par le neuro-pédiatre, l'orthophonie, et la psychologie un bilan neuro-psychologique est nécessaire pour ces enfants. Un soutien et une aide à la scolarisation doit aussi être envisagée afin d'éviter l'échec scolaire.